Hyperbole rapportée à ses asymptotes

L'hyperbole d'équation $ \dfrac{x^2}{a^2}-\dfrac{y^2}{b^2}=1$ dans un repère orthonormal $ \mathcal R=(O,\vec{i},\vec{j})$ admet comme asymptotes les droites d'équations $ y=\pm\dfrac{b}{a} x$.

Son équation s'écrit encore

$\displaystyle \left(\dfrac{x}{a}-\dfrac{y}{b}\right) \left(\dfrac{x}{a}+\dfrac{y}{b}\right)=1\, ,$

soit, en posant $ X=\dfrac{x}{a}-\dfrac{y}{b}$ et $ Y=\dfrac{x}{a}+\dfrac{y}{b}$:

$\displaystyle XY=1 \, .$

Mais les relations

$\displaystyle \begin{pmatrix}X\\ Y\end{pmatrix} = \begin{pmatrix}\dfrac{1}{a}&-...
...}{b}\\ \dfrac{1}{a}&\dfrac{1}{b}\end{pmatrix} \begin{pmatrix}x\\ y\end{pmatrix}$

d'où

$\displaystyle \begin{pmatrix}x\\ y\end{pmatrix} = \dfrac{1}{2} \begin{pmatrix}a & a\\ -b & b\end{pmatrix} \begin{pmatrix}X\\ Y\end{pmatrix}$

montrent que $ X$ et $ Y$ sont les coordonnées dans le repère (non orthonormé) $ \mathcal R'=(O,\dfrac{a}{2}\vec{i}-\dfrac{b}{2}\vec{j}, \dfrac{a}{2}\vec{i}+\dfrac{b}{2}\vec{j})$ du point de coordonnées $ (x,y)$ dans le repère $ \mathcal R$. L'équation $ XY=1$ est donc celle de l'hyperbole dans ce repère $ \mathcal R'$ porté par les asymptotes.

Proposition 9   Pour toute hyperbole $ H$, il existe un repère cartésien porté par les asymptotes de $ H$ dans lequel l'équation de $ H$ est $ XY=1$.

Plus généralement, une hyperbole admet, dans tout repère cartésien porté par ses asymptotes, une équation de la forme $ XY=k$, pour un réel $ k$ non nul.

Un tel repère n'est en général pas orthogonal. Il l'est si et seulement si l'hyperbole est équilatère.

Définition 3   Une hyperbole est dite équilatère si ses asymptotes sont perpendiculaires.

Proposition 10   Une hyperbole est équilatère si et seulement si son excentricité est égale à $ \sqrt 2$.

Démonstration : Les asymptotes de l'hyperbole d'équation $ \dfrac{x^2}{a^2}-\dfrac{y^2}{b^2}=1$ dans un repère orthonormal admettent comme vecteurs directeurs les vecteurs $ (a,-b)$ et $ (a,b)$. Ces vecteurs sont orthogonaux si et seulement si $ a^2=b^2$, ou encore $ c^2=2 \, a^2$, puisque la demi-distance focale $ c$ vérifie $ c^2=a^2+b^2$. Mais l'excentricité $ e$ est égale à $ c/a$.$ \square$

Intersection de l'hyperbole et d'une droite

En utilisant l'équation de l'hyperbole dans un repère porté par les asymptotes, on vérifie immédiatement que toute droite parallèle à l'une des asymptotes (et distincte de cette asymptote) coupe l'hyperbole en exactement un point. Une telle droite admet en effet dans ce repère une équation de la forme $ x=x_0$ ou $ y=y_0$, où $ x_0$ (resp. $ y_0$) est un réel non nul.

Proposition 11   Si une droite $ D$ non parallèle aux asymptotes coupe l'hyperbole en deux points $ M$ et $ N$ (distincts ou confondus) et les asymptotes en deux points $ P$ et $ Q$, les segments $ [MN]$ et $ [PQ]$ ont même milieu.

Démonstration : Rapportons le plan à un repère (en général non orthonormé) porté par les asymptotes dans lequel l'équation de l'hyperbole est $ xy=1$. Une droite $ D$ non parallèle aux asymptotes a une équation de la forme $ ux+vy+w=0$, avec $ uv\not =0$. Un point de coordonnées $ (x,y)$ appartient à l'hyperbole et à $ D$ si et seulement si $ y=1/x$ et $ ux^2+wx+v=0$. La droite $ D$ coupe donc l'hyperbole en deux points distincts $ (x_1,y_1)$ et $ (x_2,y_2)$ si le discriminant $ w^2-4\, uv$ de cette équation du second degré est strictement positif et un un point double s'il est nul. Dans le cas où $ D$ coupe l'hyperbole en deux points distincts ou confondus $ M$ et $ N$, le milieu du segment $ [MN]$ a pour abscisse $ \dfrac{x_1+x_2}{2}=-\dfrac{w}{2\, u}$. Les points $ P$ et $ Q$ d'intersection de $ D$ avec les axes ont pour coordonnées $ (-\dfrac{w}{u},0)$ et $ (0,-\dfrac{w}{v})$. Les milieux des segments $ [MN]$ et $ [PQ]$ ont donc même abscisse et sont donc confondus, puisqu'ils appartiennent tous deux à $ D$.$ \square$

Construction de l'hyperbole point par point

On en déduit une construction point par point d'une hyperbole dont on connaît les asymptotes et un point : si $ M$ est le point donné, on mène par $ M$ une droite coupant les asymptotes en $ P$ et $ Q$, le symétrique $ M'$ de $ M$ par rapport au milieu $ I$ du segment $ [PQ]$ appartient alors à l'hyperbole. On peut ainsi construire à la règle et au compas autant de points de l'hyperbole qu'on le souhaite.

\includegraphics[width=0.5\textwidth]{construction_hyperbole1}


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